Je ne sais comment vous remercier tous pour vos messages de soutien, de réconfort et de compréhension, j'ai du mal à dire à quel point je suis touchée.
Ce qui me touche aussi beaucoup, c'est l'image que vous avez de ma petite Fanette, c'est la façon dont vous l'avez perçue, c'est de voir qu'ici aussi elle a su se faire aimer... Merci à vous... Fanette était une petite chienne exceptionnelle, elle a marqué ma vie à jamais...
A propos de son dernier voyage, même si ça a été tellement douloureux de lui dire adieu, je voudrais saluer le monsieur du crématorium qui a été tout comme pour Zara, d'une gentillesse, d'une pudeur, d'une compréhension rares... d'une rare humanité tout simplement. Lui aussi m'a dit cette phrase de Lamartine : "On n'a pas deux cœurs, l'un pour l'homme, l'autre pour l'animal… On a du cœur ou on n'en a pas..."
Mais je n'aurai pas de repos tant que je n'aurai pas les résultats des analyses de sang (dans une grosse semaine), tant que je ne saurai pas de quoi Fanny est morte exactement. Oui, d'une anémie hémolytique foudroyante, probablement à médiation immune. Oui mais à cause de quoi ? A médiation immune, ça veut dire qu'elle est secondaire à une autre affection : ce qui veut dire que cette anémie peut survenir subitement par exemple à cause d'un parasite (piroplasmose), à cause d'un cancer, de certains médicaments, vaccins, suite à l'ingestion de pesticides et d'oignon, d'ail... Les causes sont nombreuses. Et le taux de mortalité est élevé dans le cas d'une AHMI. En tout cas, pour Fanny, ça ne peut pas être un médicament ni un vaccin ni l'ingestion d'oignon et d'ail, quant aux pesticides, je n'y crois pas il n'y a pas ça chez moi, et de plus Fanette ne ramassait rien par terre, jamais. Ca ne la fera pas revenir, mais j'ai tellement besoin de comprendre, de savoir, de...
A propos du loupiot, j'ai dû retourner tantôt à la clinique vété avec lui car il fait de grosses réactions aux pattes et à la gorge où on a prélevé le sang pour la transfusion. Je m'étais à peine garée qu'il a reconnu l'endroit et s'est souvenu du stress intense qu'il y a vécu mercredi. Il s'est mis à trembler de tous ses membres, à haleter comme un malade, à ne plus pouvoir avancer... Il n'a rien de bien grave, juste des petits bobos... mais là, toute cette tension depuis mardi soir, émotionnellement il n'en peut plus. Il a vu Fanny quand elle était très mal, l'a vue morte, n'arrêtait pas de me suivre et me renifler quand je revenais d'avoir été la voir, a contribué à essayer de la sauver, a compris je crois qu'elle était morte, a écopé en plus de tout mon stress et de ma peine... autant dire que c'est devenu ingérable pour lui. A la maison, il squatte le panier de Fanette bien trop petit pour lui dans lequel il est complètement racrapoté, et que je ne me résous pas à retirer, je me dis que c'est peut-être un refuge pour lui. Il y reste couché des heures durant, le regard vide, en gémissant de temps en temps. Je lui parle, je lui dis que je l'aime, je lui dis qu'il faut qu'on s'aide, j'essaie de lui changer les idées en faisant de petites balades (sous la pluie qui n'arrête pas de tomber et qui n'arrange rien) mais il marche derrière moi tête basse... Mais si on croise des gens, voilà qu'il se met à vouloir les charger en aboyant, alors qu'il n'avait jamais fait ça avant. Bref, il exprime comme il peut son mal-être, mon loupiot. C'est sûr qu'il ressent ma peine à du 200% et ça ne l'aide pas, mais il y aussi le fait que Fanette était son moteur, son stimulant plein de joie, sa copine de jeux et de tous les instants, celle qui le comprenait le mieux... comme je le disais déjà à la disparition de Zara, il n'a jamais été chien unique, en perdant Fanny, il est redevenu orphelin. Mais avec le temps, va, tout s'en va...
Je ne sais pas comment le loupiot et moi allons faire sans Fanette, vraiment je ne sais pas. Pour le moment je suis effondrée... en plus de la peine immense, du vide immense tellement rempli d'elle, il y a un sentiment de culpabilité qui me prend à la gorge. Même si c'est un fait que mon véto aurait dû être plus qu'alarmé par les symptômes de Fanny et y voir des signes flagrants d'une urgence vitale, c'est à moi que j'en veux, terriblement. Je m'en veux de lui avoir fait confiance quand il me disait qu'il fallait attendre le matin, je m'en veux de n'avoir pas amené de moi-même Fanette aux urgences pendant la nuit. Je ne sais pas encore si cela aurait pu la sauver mais au moins j'aurais pu me dire que moi au moins, j'ai tout fait pour essayer de la sortir de là. Je ne peux pas me le dire, je ne peux pas et ça me transperce, tout comme le regard de Fanny criant d'amour et de confiance absolue jusqu'à la fin, qui ne cesse de me poursuivre et me hanter.
Désolée pour ce message pathétique, mais...
