Je la trouve encore un peu haute sur la vidéo, moi. D'ailleurs, on voit bien que Iéti ne dépasse jamais une certaine "limite" comme si elle savait que ça pourrait amener Jahya à reporter son attention sur elle, alors qu'à ce moment-là elle est beaucoup dans les odeurs (et dans le fossé, elle adore les fossés).
Ces derniers temps, du moins et du moins bien, et le moins bien est entièrement de ma faute.
Vendredi matin nous avons fait une belle balade sur notre parcours habituel. Il n'y avait pas grand monde, un grand soleil, nous avons marché au pas de sénateur avec une Jahya heureuse de vivre, qui n'a pas tiré, qui a laissé passer les deux joggeurs que nous avons croisés sans aucun problème et qui a même, comble du comble, laissé tranquille un papi qui promenait son caniche à trente mètres devant nous !

Le monsieur était arrêté avec son caniche, quand on les a vus au détour d'un chemin. Je me suis arrêtée illico, et Jahya s'est mise à observer. Elle était un peu en fixation au début, mais finalement, elle s'est détendue par la suite. Le caniche nous a jeté un oeil mais il n'avait pas du tout l'air intéressé. J'ai attendu patiemment que le monsieur se remette en route et nous les avons suivi. Jahya a un peu tiré, mais pas en mode bulldozer comme elle sait si bien faire. Elle a pris les odeurs, et une fois que le binôme a disparu de notre champ de vision, elle s'en est complètement désintéressée (alors qu'en général c'est à ce moment-là qu'elle tire deux fois plus, pour rétablir le contact visuel).
Ensuite nous nous sommes promenées lentement et calmement. Elle s'est baignée, elle a pu observer deux marcheurs qui avaient l'air de l'inquiéter un peu, mais sans se déclencher. Elle m'a suivie dans mes déplacements, aucune décharge, aucune tension, c'était vraiment sensationnel. Je ne travaillais pas vendredi, du coup j'étais beaucoup plus en mode "détente" sur la balade, et je pense que ça nous a bien aidées. De plus, l'horaire 'inhabituel' nous a vraiment permis de profiter sereinement sans croiser beaucoup de monde.
Le soir, j'ai écourté la balade à cause du temps qui virait à l'orage. Jahya était un peu plus agitée qu'habituellement.
Ce matin, j'avais envie d'aller faire un grand tour, et je me suis dit que ce serait cool de refaire le circuit de Saint-Sulpice-la-Forêt, qui fait un peu plus de 7km et qui s'enfonce dans les bois.
Je me suis donc préparée, et je voulais sortir Jahya juste cinq-dix minutes avant de monter en voiture pour lui permettre de se dégourdir les pattes et de faire ses besoins les plus urgents.
Ma pépette était trop contente de sortir, le fouet qui battait gentiment, et on a aperçu la BBS qu'elle a poursuivi une fois. La chienne était très haute en excitation (en libre dans le champ blindé de mulots, elle bondissait littéralement à chaque pas). Jahya est montée très vite, et pour ça j'ai décidé de faire demi-tour. Non seulement ça n'a pas plu à Jahya mais en plus je voyais bien qu'elle était très mal, puisque nous reprenions le chemin de la maison. Elle marchait très lentement, semblant se demander ce qu'elle avait fait de mal pour que la balade soit écourtée, et elle était vraiment contrariée.
Du coup, elle était presque contente de venir dans le garage avec moi ! Je l'ai laissée en libre le temps de charger la voiture, et elle a été impressionnante puisqu'elle restait à proximité (en général, elle ne s'en approche pas seule).
Bon finalement, tout le monde en voiture et nous voilà parties. Belle surprise sur le parking : aucune voiture. Nous allions avoir la forêt pour nous toutes seules.

Bon forcément, Jahya a beaucoup tiré au début. Et de mon côté, c'était un peu la désillusion car les sols étaient complètement trempés, et je devais vraiment faire attention aux chemins que j'empruntais.
Pendant la première partie de la balade, Jahya tirait donc énormément, et moi je continuais mon pas de sénateur, m'arrêtant si vraiment elle tirait trop. Je me disais qu'elle allait finir par se poser, éventuellement, et qu'elle finirait par moins tirer.
Mais non.
Au bout d'une heure et demie, et alors que rien n'y faisait, j'ai un peu perdu patience. M'énerver ne sert à rien, car même si Jahya écoute, elle retombe vite dans ses vieux travers au bout de quelques pas.
A force de m'énerver toute seule, j'ai fini par "abandonner" et j'ai laissé autant de longe à Jahya qu'elle voulait, ne travaillant donc plus la balade, me contentant juste de tenir le bout de la corde. Jahya a très rapidement pris le large vu les mauvaises ondes que je dégageais... Mais bon 15m de corde dans les sous-bois ce n'est pas le plus pratique et ce qui devait arriver arriva : longe emmêlée dans les arbres. Jahya a tellement bien tricoté que j'ai dû la détacher pour pouvoir la défaire (car elle me suivait à chacun de mes pas autour des arbres en question, ne faisant que s'enrouler encore plus...

En effet, nous étions loin des routes, il n'y avait pas âme qui vive, et je pense que de pouvoir souffler un peu (elle comme moi) sans avoir à gérer la longe c'était très tentant.
Bizarrement je n'ai pas trop songé au fait que nous étions dans un endroit possiblement giboyeux avec une Jahya qui ne répond pas au rappel...
Bref, au total je l'ai lâchée 15 minutes. Au début, elle a fait la folle, contente de pouvoir courir sans entraves. Elle est partie un peu loin au début, mais quand je l'appelais elle revenait. Pas jusqu'à moi, mais disons autour de moi. Nous avons pu faire un petit bout de chemin ensemble. Elle allait de droite à gauche dans les fourrés, mais elle restait sur un cercle d'à peu près dix mètres autour de moi. Quand nous étions sur le chemin dégagé, elle se permettait d'aller plus loin, mais rien qu'en l'appelant je parvenais à la faire bifurquer (comme si elle savait qu'elle ne pouvait pas dépasser une certaine distance). Elle m'a même attendue à deux reprises, et a foncé pour me rejoindre. Elle s'est approchée à un rappel jusqu'à moi, je l'ai félicitée et caressée. Avec du recul, j'aurais dû la rattacher à ce moment-là, parce qu'ensuite, ça a été un peu la bérézina. Elle est tombée sur une piste, ou alors simplement elle a commencé à prendre ses aises puisque bientôt je ne la voyais plus du tout. J'étais sur le chemin, et j'entendais juste le cliquetis de sa médaille ce qui me faisait dire qu'elle n'était pas loin. Je l'ai vue foncer à travers les sous-bois, et bien vite je n'ai plus entendu sa médaille. J'ai appelé. Une fois, deux fois, trois fois. Rien. J'ai vu un éclair noir passer sur le chemin derrière moi à une cinquantaine de mètres. J'ai continué à appeler. J'ai revu l'éclair noir, mais cette fois-ci encore plus loin. Là, j'ai sorti la grosse voix. Bizarrement, ça a fonctionné puisque Jahya commençait à revenir vers moi... jusqu'à ce qu'elle retourne dans le sous-bois. Mais comme je la voyais, j'ai continué à l'appeler, en modulant ma voix, en lui demandant de venir, et en félicitant dès que je voyais qu'elle courait dans ma direction (pas vers moi, mais dans la même direction que moi, c'est important de le souligner). Elle a finalement pu s'approcher à cinq mètres de moi, et là j'ai continué à l'appeler tout en bougeant en cercle pour l'attirer. Elle s'est arrêtée à mon pied, bien essoufflée, la queue très haute. J'ai rattaché, et je ne sais plus mais je crois que je lui ai dit un truc du genre "c'est bien d'être venue, maintenant on rattache avant que ça n'empire".
Bon, j'ai eu très peur de l'avoir perdue sur les deux-trois minutes où je l'ai perdue de vue, surtout qu'elle a une sacrée foulée, qu'elle court comme une dératée et que la forêt de Rennes est vaste. Mais en même temps, je me suis aussi rendue compte qu'elle peut revenir vers moi, malgré nos incompréhensions de début de balade, et que du coup, il y a peut-être un petit quelque chose qui se crée.
Par la suite, je l'ai gardée en longe, et la dernière partie de la balade étant sur des chemins dégagés, j'ai laissé les quinze mètres à Jahya. Deux ou trois fois je l'ai rattrapée à la voix pour qu'elle n'aille pas dans les fourrés. Elle a trouvé elle-même le chemin de la voiture, mais environ 100m avant le parking, elle a commencé à beaucoup ralentir, et elle essayait de m'entraîner dans des chemins de traverse. Elle savait exactement où on était et où on allait, et elle m'a bien montré que non, vraiment, la forêt c'est plus mieux.
Mais bon, nous étions sous une bonne pluie la deuxième partie de la balade, j'étais trempée car une de mes chaussures n'est plus étanche, et nous avions déjà fait une crapahute de 2h30... Alors on a arrêté là.
A la maison, elle m'a un peu énervée donc je l'ai un peu ignorée, et elle est venue me demander pardon (alors que c'est moi qui suis à blâmer...), on s'est réconciliées et maintenant elle dort, roulée en boule sur son coussin, pour se remettre de toutes ces émotions !
Le résultat est toujours le même : il faut vraiment que j'apprenne à prendre sur moi, et à lâcher prise, mais surtout que j'arrête de m'énerver car c'est totalement contre-productif...