Je vais essayer de faire un compte rendu de la rencontre avec Nadine, mais je suppose que je vais oublier pleins de trucs, faire des erreurs. J’espère juste ne pas avoir trop compris de travers.
Déjà, une rencontre avec Nadine, c’est beaucoup moins psycho-rigide que des conseils sur un forum ne le laisse entendre de la méthode. Il n’y a pas un type de travail à appliquer à tous les chiens (et si ça ne marche pas c’est qu’on ne le fait pas, ou pas bien), mais bien une façon d’appréhender les choses par chien, selon sa propre personnalité, et donc des chiens différents les uns des autres, avec des réponses différentes aux méthodes utilisées. C’est ce que j’espérais, et j’en suis donc très contente.
Pour le point sur Ma’ii :Ma’ii est une chienne très très très sensible (ah bon ?), hyper-vigilante, toujours aux aguets. Elle n’est pas du tout sûr d’elle et ne gère pas sa frustration en extérieur. C’est une chienne avec une très forte excitation et elle le restera, elle ne sera jamais un chien calme et débonnaire, mais elle ne s’en sort pas si mal (grâce au travail que l’on fait sur ça depuis qu’elle est minus ?), juste il faut le garder à l’esprit et continuer sur cette voie, éviter de la faire monter, continuer à lui apprendre à redescendre. Bref, ce n’est pas sur l’excitation qu’il faut aujourd’hui travailler pour continuer à avancer (enfin, il faut continuer tout pareil, juste il n’y a pas grand-chose à faire de plus à ce niveau), mais sur la frustration, et Nadine m’a bien expliqué de quoi il s’agit et en quoi consiste le travail (ce que j’avais du mal à visualiser, je me doutais bien qu’il y avait un problème de frustration, mais vu qu’elle attend sagement sa gamelle, descend du canapé sans -trop- rechigner, pour décrire grossièrement, je ne savais pas comment la travailler).
Ma’ii communique très bien avec les chiens, mais n’écoute rien de ce qu’ils lui disent : rien n’est plus fort que sa non-gestion de la frustration, c’est donc pour cela qu’elle fonce tête baissée coute que coute et se fait de belle frayeurs quand elle tombe sur un chien qui la remet en place. Elle se laisse évidemment corrompre trop facilement si un chien l’incite à s’exciter, mais ça ce n’est pas une surprise.
Ma’ii doit prendre confiance en elle, elle n’est pas à l’aise d’une manière générale, toujours tendue, sur la défensive. Elle a la queue très haute en permanence (chose que je ne savais expliquer par rapport à ce que je ressentais d’elle), et d’après Nadine c’est une façon de sauto-rassurer (exit tous ces débiles qui me disent à chaque fois que c’est parce qu’elle doit être sacrément dominante, maintenant j’ai une explication à ça). Le revers de la médaille à une prise d’assurance pourrait se voir sur la prédation, donc ne pas oublier ce point là, le garder dans un coin de la tête.
Ma’ii n’est pas super réceptive au travail en longe, ne me regarde pas, elle n’en fait qu’à sa tête et nécessite donc un travail très fin et une sacré dextérité pour pouvoir la freiner-bloquer sans qu’elle ne puisse passer en monde « traction », chose qu’elle cherche toujours à retrouver (les appuis bien campés dans le sol, le torse bien développé, cette attitude qui nous emporte depuis qu’elle est minus et lui vaut le surnom de « pitbull »).
Pour le travail à effectuer, voici le programme :Travailler le « tu attends ? Je reviens » dans la maison, à l’aide des barrières, et bien féliciter quand on revient. Faire la demande AVANT de passer la barrière, pas pendant ou après. Le travailler aussi en allant promener Chihiro sans Ma’ii et sans Xavier à la maison qui reste avec elle, pour des petites balades d’abord, de 15/20 minutes (ça tombe bien, Xavier est parti aujourd'hui dans sa famille). Mais demander à Ma’ii d’attendre AVANT même d’avoir commencé à me préparer, pas juste avent de sortir.
Mettre deux ou trois frustrations par balade, commencer par « facile » en lui empêchant de renifler un truc (grâce à la longe), et peu à peu on pourra le faire sur des gens, des chiens.
Faire des balades sans prononcer un seul mot.
Une fois par semaine, l’emmener en balade dans une ville ou un parc urbain assez fréquenté (pas forcément aux heures de pointe, mais là où il y a des odeurs de beaucoup de passage), car les balades même dans des lieux variés en campagne ne suffisent plus à capter son attention sur les odeurs et la fixe donc sur la moindre personne croisée.
Ses sauts sur les voitures (ou joggeurs, ou motos…), c’est une façon de décharger sa frustration. Donc en travaillant sa frustration, on travail sur ça.
Bien sûr un gros travail de maniement de longe, surtout que Ma’ii nécessite une technique un peu particulière et très fine (moi qui ai une motricité absolument nulle, me voilà servie).
Enfin, point très important pour moi, non, le statique n’est pas forcément contre-productif, il faut mieux s’arrêter pour gérer un croisement et se concentrer sur le maniement de la longe, plutôt que d’essayer de gérer le croisement, la longe, le positionnement et le déplacement et de s’emmêler les pinceaux et de faire un gros raté sur toute la ligne. Donc oui, on peut travailler en statique, et c’est même recommandé dans un premier temps. Cela n’est pas contre-productif, on aide quand-même le chien puisqu’on le gère en longe, on ne le met pas en difficulté.
Et le récit de la journée, suivant mon prisme et ce que j’en ai retenu :Donc le matin, nous sommes réveillés par Ma’ii qui aboie, gémit, grogne devant la porte fenêtre, elle est complètement à balle alors qu’il ne fait même pas encore jour : il y a Gros dans le jardin. Elle sort lui dire bonjour, puis revient finir sa nuit. Quand nous nous levons, Gros nous fait la fête, il trouve Ma’ii trop excitée et la remet en place plusieurs fois, avec Chihiro ça se passe bien. Je me dis que Ma’ii est vraiment en plein pic d’excitation, elle choisit bien son jour.
Puis nous partons rejoindre Vuux pour une balade avant de partir, pour que Tom et Ma’ii se re-rencontrent avant de voyager deux heures dans la même voiture. Xavier m’accompagne avec Chihiro pour qu’elle profite elle aussi de cette jolie balade matinale (il y a du soleil et il ne fait pas trop froid). Rencontre absolument pas protocolaire, on part apprendre comment faire, donc on ne sait pas encore faire, rien ne sert de s’énerver parce que rien ne marche comme il faut, qu’on n’y arrive pas, que les chiens tirent comme des dingues.
Donc c’est balade en libre, on rattache si trop d’excitation (Ma’ii accepte maintenant la longe une fois qu’elle a dit bonjour, pas avant). Ca cour évidemment, mais on fait ce qu’on peut avec nos maigres connaissances et deux chiens à ne pas forcément mettre ensemble. Sur le parking alors qu’on essaie de régler le GPS et d’organiser la voiture, Tom et Ma’ii jouent, mais Tom chevauche beaucoup Ma’ii et ça la lasse. On met tout le monde en voiture, on part, Ma’ii passe dans le coffre avec Tom, puis comme celui-ci veut encore la chevaucher elle repasse sur la banquette arrière, résignée, et dort.
Nous arrivons à Pessac, il pleut (pleuvouille), il fait gris, il fait froid. Ca commençait trop bien ce matin tiens. On sort un peu Tom et Ma’ii pour qu’ils se dégourdissent, on revient sur le parking où Nadine discute avec quelqu’un, on remet Ma’ii en voiture, c’est Tom qui commence.
J’ai beaucoup aimé de pouvoir assister à une séance avant de passer avec Ma’ii (merci Vuux

), ça m’a permis de déjà comprendre comment fonctionnait Nadine, comment elle appréhendait la séance, sa façon de faire, et donc de me détendre un peu. Avec Tom, ce sont l’excitation et le chevauchement qui ont été abordés, donc j’ai appris pleins de trucs à ce sujet.
Puis fin de séance pour Tom, et on passe à Ma’ii. Ma’ii est toute excitée d’être restée deux heures dans la voiture, et pour se présenter comme il faut elle saute sur Nadine (j’adore qu’elle se fasse passer pour une chienne pas éduquée, ça booste mon égo et me met en confiance). On part donc pour faire un tour dans le parc, et très vite Nadine voit que mon maniement de longe ce n’est vraiment pas ça (ouah, la surprise, moi qui croyais être experte -humour-). Je vois bien qu’elle tique sur Ma’ii, mais bon, Ma’ii elle est juste normale là. Alors Nadine prend la longe, et ça ne fait pas du tout le même effet miraculeux que lorsqu’elle avait pris Tom juste avant. Elle doit tâtonner un peu avant de trouver le bon maniement, notamment par rapport à l’effet bulldozer qu’induit tout blocage un peu trop puissant (même furtif). Et puis Ma’ii ne se montrait pas vraiment sensible à ses positionnements, ses mouvements. D’un côté, ça m’a rassuré que Nadine doivent un peu tâtonner avec Ma’ii, c’est stupide mais ça a évité d’effriter le peu de confiance que j’avais (ai) en moi. Ma’ii n’est pas le cas le plus simple, et c’est normal que je n’arrive pas à gérer la longe que je travaille depuis cet été mais sans avoir eu de cours. Et la gestion de la longe n’est pas forcément exactement la même pour tous les chiens.
Nadine a donc gardé Ma’ii en longe la plus grande partie de la balade pour essayer de cerner au mieux son comportement et le comportement à adopter avec elle. Ma’ii n’a pas montré d’intérêt pour les promeneurs rencontrés, cela sans doute parce que le lieu étant très fréquenté. Elle a montré plus d’intérêt pour les chiens évidemment, mais pas vraiment pour les odeurs de chiens. Mais une fois que le chien est à son niveau, elle a peur (surtout les moyens et grands), mais veut quand même le contact, mais hésite un peu. C’est vrai que cela arrive de plus en plus souvent, elle ne se présente plus en sautant sur le chien en frontal, et présente des signaux de peur (crête, queue entre les jambes…). Nadine m’a montré comment gérer un croisement en statique, puis j’ai pris la longe pour gérer le prochain, catastrophe, j’ai vraiment besoin de m’entrainer.
Puis Nadine est allée chercher Eris (ça s’écrit comme ça ?). Vuux a fait une vidéo de la rencontre. Pour ce que je m’en rappelle, Nadine et Eris ont commencé par marcher derrière nous et Ma’ii ne s’est pas aperçue de sa présence, ce n’est que quand on a inversé qu’elle l’a vu, et elle a voulu aller direct au contact, et moi je ne gère pas du tout la technique de longe que m’a expliqué Nadine, donc je n’ai pas su la bloquer comme il fallait. Eris a dit non plusieurs fois en montrant les dents (et en grognant peut-être ?), Ma’ii n’a pas respecté, Eris s’est jeté à sa poursuite en aboyant bruyamment, Ma’ii a eu très peur, elle a fait un arc de cercle, il y avait beaucoup de longueur de longe, elle s’est enroulée autour des arbres.
Ensuite, Ma’ii n’a plus voulu approcher Eris (ah bon ? Tu m’étonnes), Eris a essayé de la détendre en lui proposant de jouer avec un bout de bois mais rien à faire, Ma’ii avait trop peur d’elle. Eris a fini par lâcher l’affaire et dormir, Ma’ii qui était en libre a vaqué à ses occupations en gardant un œil sur elle quand même, et parfois elle lui adressait quelques aboiements de frustration, mais de loin hein, on va pas prendre de risque. Il y avait un border excité et chevaucheur qui nous tournait autour, Ma’ii n’a pas résisté à ses invitations à jouer, puis a proposé des courses, mais quand le border s’est éloigné, elle est restée dans un périmètre plus qu’acceptable, elle s’est arrêtée et l’a regardé partir (grooooos progrès, elle qui pouvait faire des kilomètres avec un autre chien sans se soucier de moi). Puis un petit aboiement de frustration sur Eris pour la route.
Je pense que la séance s’est à peu près arrêtée là, ensuite j’ai eu du mal à mettre Ma’ii en voiture, mais c’est tout.
Nous avons continué à discuter avec Nadine, elle m’a notamment donné des tuyaux pour le travail du rappel, du « demi-tour » et du « au bord », qui vont m’être fort utiles.
C’était une journée très riche et fatigante, d’ailleurs Ma’ii est HS aujourd’hui. Je n’ai plus qu’à essayer de mettre au mieux tous ces conseils en application. J’ai du pain sur la planche.