Un petit mot, parce que je pédale dans la semoule actuellement, et je viens de recevoir un énième mot mesquin et puant de voisins peu patients
Joséphine a toujours eu de mal avec la solitude, on en avait déjà parlé il me semble, et petit à petit, avec patience et bienveillance, les soucis avaient progressivement disparu. Et puis c'était en maison, peu de voisins autour, ses pleurs/aboiements ne dérangeaient personne.
Jusqu'à ce qu'on vende la maison et que je déménage en Savoie pour 4 mois en attendant un visa. Là, dans la maison de mes parents (idem pas de voisins), qu'elle connaissait, à nouveau rester seule est devenu compliqué, avec 15 jours d'épisodes de défécation dans la maison 3 ou 4 fois quand elle était seule, quelques destructions, puis ça s'est progressivement calmé à nouveau.
Déménagement en Chine, découverte totale de tout pour elle et pour moi, habituation progressive, une destruction (pantoufles de ma coloc), une défécation, et puis juste des pleurs, mais paradoxalement, les chinois malgré leur méconnaissance et potentielle aversion pour les chiens, ne s'en sont jamais plaint. Ils acceptaient/comprenaient ou juste ignoraient/n'étaient pas dérangés par le bruit.
On rentre en France après 1 an, retour 2 mois dans la maison de mes parents au printemps l'an dernier, sans souci marquant, je la laissais très peu toute seule, ou pas très longtemps pour les courses etc, puis j'ai trouvé un appartement plus près de mon travail. Donc re-déménagement en juillet (il y a un an)(pauvre poulette, quand on sait le temps qu'il faut à un chien pour s'habituer à un nouvel environnement... Je lui ai pas facilité la tâche...
Au début je l'ai peu laissé, juste pour aller faire les courses, parce qu'il faisait bcp trop chaud pour qu'elle reste dans la voiture.
Et puis en septembre, avec la reprise du sport, des sorties parfois, j'ai dû la laisser quelques fois en soirée. Et là, ça a commencé.
Des mots des voisins, des insultes, des sous-entendus comme quoi fallait que j'arrête de maltraiter mon chien.
Donc je ne l'ai plus laissé entre octobre et février (/culpabilité, pour elle, pour les voisins...). Elle était tjs avec moi, ou dans la voiture, sa "safe-place"...
En février, j'ai été obligée de la relaisser seule une soirée de 18h à 3h du matin, car impossible de laisser la voiture dans un endroit sécure, il faisait trop froid dehors, et j'allais devoir m'absenter trop longtemps. Donc seule à la maison, et... Rien. Méga surprise.
La voisine de pallier m'a confirmé qu'on ne l'avait pas entendu. /joie et bonheur immense dans mon <3
Donc j'ai recommencé à la laisser de temps en temps... Sans plus de souci... Elle avait dû enfin s'habituer à notre petit chez-nous, y prendre ses marques, ses aises et ses odeurs...
Et puis fin mars, le drame (j'ai tendance à me dire que son changement de comportement est lié à cet événement, parce que c'est de là que ça a recommencé, et qu'il faudrait être bête pour en ignorer la portée psychologique, mais bon) :
Lors d'une randonnée en raquette sur un sommet du coin, alors qu'elle folâtrait à ~10 mètres de moi, Pouf, disparition, petit nuage de neige et "mouif !".
Elle a chu dans une crevasse non balisée, complètement dissimulée sous un pont de neige qui a cédé sous son poids.
Appel des pompiers, intervention de la sécurité civile en hélico (on ne déplace pas un hélico pour un chien, mais comme c'est un chien médiateur pour enfant handicapés, ils ont fait une exception), spéléo armé d'un treuil, et qui descend à ... 45 mètres de profondeur ... !!! Pour la récupérer et l'en sortir, environ 1h30 après sa chute.
(On pourra dire que c'est un mal pour un bien, les sauveteurs ont déclaré qu'elle avait de fait certainement sauvé la vie d'un randonneur ou d'un enfant, et que désormais, cette crevasse serait sécurisée/balisée).
Bol immense, chance ultime et inespérée, elle n'a "rien" (de grave) physiquement (quelques vertèbres, une côte, le bassin et la cheville un peu déplacés, 2 séances d'ostéopathie y ont vite remédié) et le plus gros bobo était une déchirure ligamentaire avec luxation de la rotule, mais ne nécessitant rien d'autre que repos, anti-œdémateux (extranase) et consolidation. a priori elle "juste" glissé et rebondi sur le manteau neigeux qui tapissait la crevasse).
Au niveau psy, le véto l'a collé sous traumacédyl et fleurs de Bach pour commencer, puis Elixir d'Arnica.
Pas tellement de changement de comportement si ce n'est la réémergence de son côté craintif par moment, avec des choses qui ont recommencé à lui faire peur parfois (bruits bizarres, objets bizarres, un gamin qui se cache pour me faire peur, dont l'ombre se voit et qui fait des petits bruits => Jo grogne et se cache derrière moi, pas d'agressivité réelle pour l'enfant au demeurant, mais j'ai très vite expliqué qu'il ne fallait plus qu'il recommence parce que ça faisait peur au chien). Donc j'ai repris comme lorsqu'elle était petite en sortant de la SPA, pour la rassurer +++++++ et anticiper les choses qui pourraient l'effrayer...
Mais par contre, toute l'acquisition de sa capacité à rester seule, Pfiout, envolé. Depuis fin mars, plus possible de la laisser sans qu'elle ne pleure à ne plus pouvoir s'arrêter, d'après les voisins, ... qui ont une légère tendance à l'exagération tout de même, puisque j'ai eu droit à un magistral "elle n'a cessé de pleurer pendant des heures et des heures jusqu'à tard dans la nuit", alors que je n'étais partie que de 19h à 20h30, et que je ne l'entendais pas pleurer en arrivant sur le parking, donc elle avait dû cesser avant...
). Brayf...Donc à nouveau j'ai évité de trop la laisser seule. En même temps, après être restée 1h30 au fond d'un trou noir et froid, coincée sans issues, avec les potentielles vibrations liées à l'arrivée et au décollage de l'hélico, et potentiellement douloureuse vu les déplacements articulaires quand même... On comprend que rester seule à nouveau puisse être source d'angoisses et de trauma. ça existe le Stress Post-Traumatique chez le chien ?
Mais là, avec les très fortes chaleurs depuis 3 semaines, je n'ai pas d'autre choix que de la laisser, pour aller faire mes courses, pour aller au sport, et parfois, ça m'arrive quand même, même si super rare, pour juste sortir et avoir une vie sociale (/culpabilité quand tu nous tiens, here we go again).
Et je comprends que les voisins, ça les fasse chier, c'est sûr qu'un chien qui pleure/aboie à côté, c'est super relou.
J'ai tenté de leur expliquer la situation, de mettre en place plein d'aménagements : rescue (fleur de Bach), tee-shirt à mon odeur, petit coin douillet, télé pour l'occuper (elle aime bien), lumière de chevet allumée pour pas qu'elle se retrouve dans le noir complet et que ça réveille ses angoisses, ventilo pour l'air frais actuellement (elle aime bien aussi se coucher pas trop loin devant), sa gamelle de bouffe, d'eau, os à ronger, kong fourré parfois, rideaux tirés pour pas qu'elle ait la vue sur le parking (un chat qui passe, et elle démarre au quart de tour sans savoir s'arrêter)...
Elle ne détruit rien, ou juste un sopalin ou un papier qui traînait, parfois exprès (vaut mieux qu'elle détruise ça qu'autre chose). Elle déplace mes pantoufles et les mets sur mon lit où elle semble tenter d'aller, mais ne reste pas, elle ne touche ni à l'eau, ni à la bouffe (elle ne mange que si je suis là, dans l'appart, maintenant), ni aux jouets.
Mais elle saute sur la porte d'entrée, ouvre les portes des pièces si je les ferme, et pleure...
Et là, hier soir, point d'orgue... Après juste une absence de 4h de ma part, mot sur la porte, anonyme évidemment, comme d'hab, sur un papier de la SPA : "Votre chien aboie sans relâche. Il souffre. Veuillez faire le nécessaire afin que cela ne se reproduise pas." avec une flèche en direction du logo de la SPA.
Je le prends comme un "abandonne ton chien connasse, il sera bien plus heureux sans toi vu que tu ne sais pas t'en occuper a priori".
Et ça me met dans un état de colère et de tristesse, sentiment d'injustice (parce que j'essaie de faire le nécessaire), et de haine envers ce voisin tellement... tellement... J'ai pas de mot autre que "puant", c'est tout ce qui me vient. Et de culpabilité, de laisser mon chien, et préférer sortir voir un pote que rester avec mon chien alors que je sais qu'elle n'arrive pas à être seule... Suis-je odieuse de lui infliger ça ? ...
Et je ne sais plus quoi faire. Je ne vais pas m'interdire toute sortie, arrêter d'aller au sport 2h par semaine, ne plus faire mes courses, ne plus répondre aux invitations (rares) de mes amis, au prétexte que j'ai un chien. Et hier soir c'était pour un concert dans un bar, un de mes amis est guitariste dans le groupe qui jouait et m'avait très fortement sollicité pour que je vienne, je ne pouvais décemment pas emmener le chien et lui faire subir ça, sans casque anti-bruit.
Je ne peux décemment pas la laisser dans ma voiture par cette température, même 10 min pour faire des courses. Je suis OBLIGEE par moment de la laisser seule (et déjà, je bosse avec elle, vu que chien médiateur, donc elle ne reste pas à la maison la journée. Sinon qu'est-ce que ce serait...)
Je ne sais plus quoi faire. Je sais que vu le choc que ça a dû être cette chute, il faut laisser du temps au temps, beaucoup de patience et de bienveillance, ne pas lâcher, continuer à la rassurer et de tenter de l'habituer encore et encore à rester seule.
Mais je ne sais plus quoi faire pour y arriver... Et quoi faire avec ces voisins.
Je me dis que peut-être j'ai raté quelque chose, peut-être que je n'ai pas la bonne solution. On ne cesse de me parler de cage, mais je REFUSE cette histoire de cage, j'arrive pas. Elle sort de la SPA merde, c'est pas NORMAL de la foutre en cage pour le bien des tympans de mes voisins.
Je REFUSE le collier anti-aboiement, je REFUSE la muselière (d'ailleurs est-ce qu'une muselière peut vraiment empêcher un chien d'aboyer et de pleurer ??).
Du coup, comme je refuse toutes les solutions que les gens (bien intentionnés au demeurant) m'apportent, je passe pour une connasse qui maltraite son chien et nuit aux relations de bon voisinage.
Je vais me tourner vers un comportementaliste, je ne vois que ça, mais je ne vois pas réellement ce qu'il pourra m'apporter de plus... ça existe les psy pour chien ?
Et je me tourne vers vous, à nouveau, parce qu'à part déménager pour fuir cette malveillance à base de petits mots mesquins, je ne vois pas quoi faire, et déménager ne résoudra rien, vu que ça n'apprendra toujours pas à Joséphine à rester seule sans pleurer, et qu'au contraire, elle devra ENCORE s'habituer à un nouveau lieu de vie... Autant dire, retour à la case départ...
Avez-vous des conseils, des idées, des choses à faire pour soigner son stress et son anxiété, des trucs et astuces pour lui réapprendre à rester seule ?
Des mots pour gérer l'agacement des voisins ?
Je ne sais vraiment plus quoi faire...
Merci pour Joséphine
https://tof.cx/image/icyx0
https://tof.cx/image/icao9
(la photo dans la neige, c'était d'ailleurs 5-10 min avant la chute...)
