(autant dire qu'il a pris un gai pied...

Il a hurlé et tendait sa tête en l'air, tout en la secouant, debout sur ses pattes arrières, comme s'il était happé par le ciel. C'était vraiment impressionnant

Puis il s'est mis à frotter du côté de son oeil avec sa patte tout en gémissant et effectivement, sa paupière supérieure a très vite gonflé. Ouf, ce n'était pas une piqûre dans la bouche.
Je ne me suis jamais trop souciée des piqûres d'insectes pour les chiens, mais je savais quand même qu'une piqûre dans la bouche est très dangereuse (à cause du gonflement) et nécessite d'aller chez le véto dard-dard (si je puis dire

Ce n'était pas le cas pour Yono mais toujours est-il qu'il s'est mis à haleter tant qu'il pouvait, à trembler de partout, les pupilles dilatées, d'incompréhension et de douleur. Tout en jetant des regards épouvantés tout autour de lui au cas où il y aurait encore une bestiole dans les parages et en me jetant en même temps des regards affolés implorants de l'aide. Sachant l'émotivité du loupiot, j'ai fait attention de rester zen pour ne pas en rajouter une couche, je l'ai rattaché (il n'attendait que ça) en lui proposant gentiment de rentrer à la maison (on n'était pas loin). Il a alors tracé, foncé droit devant, tiré sur la longe avec l'énergie du désespoir, les fesses serrées, la queue entre les pattes, pressé de vite se mettre à l'abri des IVNI (insectes volants non identifiés

Vu son oeil quasi fermé et ses gémissements, j'ai téléphoné au véto pour m'assurer qu'une visite n'était pas nécessaire. Il m'a dit de lui donner un anti-inflammatoire pour atténuer l'oedème et soulager la douleur + glaçons sur son oeil. Mais je me suis rappelée que j'avais des granulés homéopathiques pour les piqûres d'insectes (Apis Melefica), que je n'avais jamais employés. J'ai donc plutôt tenté ça en lui en donnant tous les 1/4 d'heure et 4 heures après, nette amélioration, il ne semblait plus avoir mal, ne se frottait plus l'oeil et le gonflement avait un peu diminué. Le lendemain matin, il n'y avait plus rien. Pas bien grave donc.
Mais le problème, c'est que depuis, Yono a la phobie des IVNI (manquait plus que ça

Ne sachant trop que faire pour l'aider et surtout pour ne pas le conforter dans sa peur, vendredi, je me suis gardée de croiser tous les regards implorants qu'il me lançait et de le caresser, j'ai fait comme si de rien n'était en prenant de temps à autre un ton enjoué à propos de n'importe quoi. Mais j'ai écourté la balade, et son supplice. Et je ne me suis pas sentie 'bien' en agissant ainsi, j'ai eu l'impression de ne pas l'avoir écouté, aidé, l'impression de lui avoir fait faux bond alors qu'il a confiance en moi et qu'il compte sur moi et sur mon aide.
Samedi, toujours le même stress dehors. Pourtant, il était content de monter dans la voiture pour partir en balade. Mais à peine descendu, il a pris peur et est remonté dedans illico. Je n'ai pas voulu insister, ai dit en souriant "pas grave mon tilou, on ira promener plus tard" et on est rentré. Il est resté à l'intérieur (sans aucun stress) toute la journée malgré les portes ouvertes, je n'ai pas insisté pour qu'il m'accompagne dans le jardin, pas proposé de balade (qu'il n'a pas réclamée non plus). Sauf au soir vers 21 h (heure à laquelle les IVNI roupillent

Malgré cette bonne expérience, le lendemain (hier donc), toujours le même stress.
Avec ma fille qu'il adore et qu'il ne voit pas souvent, on a essayé de le "forcer" un peu à sortir de son truc en l'emmenant en balade avec elle, son ami et 2 autres chiens qu'il aime bien, histoire de lui changer les idées. Mais rebelote, il est descendu de voiture pour y remonter aussitôt, à nouveau paniqué. J'ai laissé la portière ouverte, on a fait semblant de rien et on s'est éloignés comme si on partait en balade. Là, il est vite sorti de la voiture pour nous rejoindre mais la promenade a été difficile pour lui. Indifférent à ses 2 copains chiens pourtant très joyeux, il ne cessait d'être sur le qui-vive, queue très basse, de regarder tout autour de lui, de sursauter, tout en restant tout près de moi.
A ses regards affolés, je lui ai répondu de temps en temps gentiment "y a rien, mon tilou, y a rien" (d'habitude, cette phrase le rassure dans les situations tendues) et puis je passais à autre chose. Si ça ne l'a pas empêché de se détendre, au moins, il y avait comme un petit merci dans ses yeux à chaque fois que je lui répondais. Enfin, c'est l'impression que j'ai eue.
Ce matin, idem, tendu, aux aguets à peine le nez dehors et pressé de rentrer se mettre à l'abri.
Bref, je suis perplexe, je ne sais pas trop quelle attitude je dois avoir pour l'aider et surtout ne pas renforcer sa peur. Je ne suis pas inquiète, je me dis que ça finira par lui passer, que peu à peu, il va cesser de faire une fixation sur ces petites bêtes qui volent, d'autant plus que moi je n'y prête aucune attention et ne stresse pas de le voir dans cet état mais n'empêche, il n'est pas bien et j'aimerais l'aider. Faut-il "ignorer" son stress, faire comme si de rien n'était ? Le laisser se réfugier à l'intérieur ? L'inciter malgré tout à aller dehors ? L'emmener un certain temps en balade le soir uniquement pour éviter qu'il n'alimente trop sa phobie ? ...
Quelle affaire quand même, ce loupiot
