Un bref historique pour commencer :
Nous avons accueilli Eldrid à l’âge de 9 semaines. Elle vient d’un élevage de particuliers, elle était la seule femelle parmi une portée de mâles. A son arrivée à la maison, la connexion ne s’est pas du tout faite entre nous. Elle s’est sentie beaucoup plus proche de mon compagnon, mais je n’arrivais pas du tout à communiquer avec elle, elle me mordillait beaucoup, sautait, attrapait les vêtements (RIP ma garde-robe automne-hiver 2016
), ce qu’elle ne faisait qu’avec moi. Du coup, ça a créé pas mal d’anxiété chez moi (vous le sentez, le cercle vicieux, là ? 
). Bref, une relation plutôt conflictuelle, que j’ai assez mal gérée puisque je me rends compte maintenant que j’avais une attitude totalement contreproductive et incohérente de surcroît, qui n’a fait que renforcer son comportement. Avec pas mal de travail sur moi-même (vive la méditation 
), j’ai pu progressivement lâcher prise et les choses se sont améliorées.Par ailleurs, dans l’optique de bien faire, nous avons aussi commencé à fréquenter assez tôt un club canin en méthode positive. Ca se passait pas trop mal au début, mais progressivement, elle était de moins en moins concentrée, cherchait constamment à rentrer en contact avec les chiens autour d’elle et il en ressortait beaucoup de frustration des deux côtés. Nous avons donc arrêté les frais après trois mois.
Le quotidien :
On la sort au minimum deux fois sur la journée, le matin au lever et fin d’après-midi, pour une balade de 45 minutes au moins, parfois plus. Deux ou trois fois par semaine selon la météo, on l’emmène en forêt pour une balade plus longue en longe. A terme, quand elle aura fini sa croissance, on ajoutera également des randonnées de temps en temps.
On rencontre deux grands défis dans son éducation :
1) L’excitation et la gestion de la frustration
Comme je l’ai dit plus haut, Eldrid était un chiot qui mordillait et sautait beaucoup. En balade, elle a eu une phase où elle déchargeait systématiquement sa frustration sur moi, à savoir qu’elle commençait par mordre la laisse, puis finissait par sauter et tenter de m’attraper le bras. Bonheur, elle ne faisait ça qu’avec moi. J’ai essayé plein de méthode sans succès, ce qui m’a poussée à aller consulter une comportementaliste parce que je sentais que j’atteignais mes limites. Elle a directement pointé du doigt le problème : son excitabilité et nous a donné quelques pistes pour encourager le calme et stopper au maximum les sources d’excitation. A partir de là, ça a commencé à aller beaucoup mieux, aussi parce qu’on a commencé à avoir une approche beaucoup plus cohérente et j’avais moins de doutes quant au comportement à adopter. Aujourd’hui Eldrid a fait d’énormes progrès, elle ne saute plus du tout en balade et semble beaucoup plus zen à l’extérieur. Elle ne tire quasiment plus sur la laisse, sauf quand elle veut absolument sentir une odeur, mais elle ne fait plus le forcing pour aller devant à tout prix. A la maison aussi, elle se pose beaucoup plus qu’avant, même si elle garde cette tendance à gérer un peu nos mouvements et donne encore parfois des petits coups de dents en l'air de frustration. Une approche qui marche bien chez elle pour l’instant, c’est de lui donner une alternative (tu laisses/tu te calmes ou tu sors/vas derrière la barrière), une idée que j’ai piquée sur ce forum, donc merci.
Quelques points nous posent encore difficulté :
1) Les rencontres avec les congénères. En balade, elle veut tout le temps aller voir les autres chiens et monte très rapidement en excitation en cas de contact. J’ai conscience qu’il lui faudrait davantage d’interaction, mais on n’a pas vraiment de chien adulte et posé dans notre entourage. La plupart des chiens dans notre quartier sont des petits formats qui aboient dès qu’ils la voient, ou des chiens tenus avec des laisses courtes.
2) Les invités, qu’elle a tendance à harceler.
3) Elle n’a jamais trop aimé les contacts et caresses, même si ça s’améliore au fil du temps. Du coup, pour la brosser ou lui essuyer les pattes en cas de pluie, c’est vraiment compliqué.
2) L’anxiété de séparation
Clairement, on a raté son apprentissage à la solitude. On nous avait conseillé d’ignorer le chien 15 minutes avant de partir et en rentrant, mais clairement elle anticipe nos départs bien avant. Le fait que je culpabilisais énormément de la laisser au début n’a pas dû beaucoup aider non plus. Du coup elle a tendance à faire des dégâts quand elle est laissée seule, surtout lorsqu’elle parvient à s’infiltrer dans le salon (RIP livres de recette, 3 télécommandes, la manette de PS4
, des cartes bancaires (qu’elle est allée chercher dans un portefeuille !), et j’en passe). Les seules autres occasions où elle mordille nos affaires quand on est là, c’est par exemple si on dort un peu plus longtemps le dimanche matin. Sans doute de l'ennui ?J’ai donc commencé à travailler selon la méthode préconisée ici, mais je ne le fais sans doute pas de manière systématique car j’ai du mal à évoluer la progression que je dois adopter. Elle peut rester dans une autre pièce sans problème, ne dort pas avec nous, mais c’est franchir la porte d'entrée qui est compliqué. Cela dit, ces derniers jours, il semble y avoir une amélioration après que j’ai commencé à lui annoncer mon départ bien avant de commencer à m’activer, et de faire un effort pour partir avec le moins de stress possible. On croise les doigts !
Pardon pour le pavé dont je me rends compte qu’il ressemble un peu à une thérapie !
La miss m'a accordé sur une promenade d'environ 1h15 au moins cinq grosses minutes de marche lente et reniflage, où elle m'attendait patiemment pour repartir. Le reste du temps, elle l'a passé à courir en profitant bien de toute l'amplitude de la longe ou à décharger sur des bâtons, et les rencontres avec les congénères aussi jeunes et foufous qu'elle n'ont pas aidé à la faire redescendre. Dans ces circonstances, je ne sais pas trop quoi faire à part marcher le plus lentement possible (inutile de dire que j'étais bien gelée à la fin), la freiner avec la longe... et attendre que jeunesse se passe. J'ai parfois du mal à discerner ce qui relève de l'enthousiasme propre au chiot d'un comportement qui serait débordant.
