Minosh : J'ai déjà de la chance actuellement quand je trouve un endroit où je puisse disparaître de sa vue, mais c'est clair que la niche serait l'idéal...
Je faisais beaucoup de cache-cache avec le chien de mes parents, et aujourd'hui je le promène en libre sans problème... Mais nous l'avons eu bébé, il n'est pas chasseur/pisteur, il ne ressent pas le besoin d'une activité physique "intense" et il est très attaché à nous. Concernant Jahya, je pense que notre relation est aujourd'hui trop fragile pour me permettre de la lâcher, même si ça me démange.
Pour les félicitations, j'avoue que je ne le fais pas car j'ai peur de mal faire : et si sans le vouloir je renforçais un mauvais comportement ? Et si je ne félicitais pas bien ? Comment être sûre que je dis/fais la bonne chose ? Je n'ai pas pu m'empêcher de sourire quand je l'ai vue, je me doute que ce n'est pas suffisant, mais ça peut peut-être aider... Quoique mes interrogations restent les mêmes : est-ce que je le fais bien, au bon moment, de la bonne manière ?
Et comme j'ai lu à plusieurs reprises ici "quand tu es dans le doute ne félicite pas" ben je me tais
Pour le "tu fais le tour", j'ai remarqué qu'il fallait que j'attende d'être correctement placée pour lui demander. Cela dit, parfois, elle n'attend pas que je demande, elle me voit bouger et bouge en même temps, et on se retrouve à tricoter
En fait, pour éviter ce genre de cas de figure, j'essaie au maximum d'anticiper. Si je la vois partir de l'autre côté d'un obstacle, je fais en sorte d'être dans la même ligne qu'elle et la longe (tout ceci est bien difficile à expliquer) quand je commence à me déplacer pour lui montrer qu'on ne va pas plus loin. La plupart du temps ça fonctionne, mais pas toujours !
Le bouddhisme, c'est une bonne idée, je vais peut-être m'y mettre

Plus sérieusement, les décharges émotionnelles de Jahya sont plus désagréables dans le sens où je me dis "mince, il y a un truc qui cloche/qui a cloché, mais quoi ?". Je vois ça comme une marque de mal-être, je me dis que je suis forcément la cause de ça, et je me creuse les méninges en attendant de trouver quoi, comment, où. Dans ces cas-là, je la laisse se calmer, je lui montre que je n'interagis pas avec elle dans ces conditions, mais je ne la réprimande pas parce que je sais que c'est de ma faute à la base.
Pour le fait de faire demi-tour... difficile quand c'est en fin de balade et qu'elle fait ça à la porte de l'immeuble, ou pire dans le couloir qui mène à l'appartement. Mais sinon dans une balade lambda, oui, je fais demi-tour mais elle me suit et me bloque. Si je lui tourne le dos, elle me tourne autour pour me faire face. De toute manière, à part rester en statique et attendre qu'elle se calme, je ne peux pas faire grand chose, car chacun de mes gestes est une invite pour elle. Ce sont les seuls moments où elle reste vraiment très près de moi, le reste du temps, elle s'approche rarement.
basile_one : Merci pour ton gentil message

Je n'ai pourtant pas l'impression d'être bien sage. Je fais milles erreurs, et mes messages ici sont souvent déjà le premier fruit d'une prise de recul, je n'écris pas à chaud. Déjà pendant ma balade j'essaie d'analyser ce que je fais de bien et de pas bien, et j'aimerais vraiment un jour être capable de prendre la bonne décision au bon moment, mais ce n'est pas encore le cas. Cela dit, je suis le genre de nana qui se pose mille questions au quotidien, je le faisais déjà avant elle et je le ferai sûrement encore après elle, alors ça ne me dépayse pas trop
Et je t'en prie pour le vent et le froid, ce sont des facteurs qui agissent sur les gens, sur les chevaux alors ça ne m'étonne pas que ça agisse aussi sur les chiens.
Aujourd'hui c'était instructif.
Ce matin, nous avons vu un chat que nous croisons régulièrement. C'est un courageux. Il s'est déjà fait courser par Jahya, mais s'il se met hors de portée, il ne s'enfuit pas à son approche (ce que tous les autres chats font en voyant ma cerbère domestique approcher...). Bref, Jahya l'a donc aperçu, il était à une dizaine de mètres. Comme il ne s'est pas enfui, il n'a pas déclenché Jahya. Elle est restée debout, queue basse, et "au carré" (les quatre pattes formant un rectangle bien net) en le regardant. Elle le fixait mais sans tension apparente. Sauf quand chaton faisait un mouvement trop brusque. Là je la voyais et je la sentais se tendre. Il devait le voir aussi puisqu'il arrêtait en général de bouger. C'était très intéressant de les voir faire, d'autant que le chat semblait prendre confiance et s'approchait au fur et à mesure. Il a été un peu trop vite pour Jahya car à un moment elle s'est tapie, et là j'ai réagi. Je n'aurais pas dû. J'ai déclenché Jahya qui a juste tiré sur la longe en aboyant, mais le charme était rompu. Elle a un peu insisté pour rester, mais m'a finalement suivie sans trop de résistance.
Nous avons continué et ayant oublié ma montre, je commençais à paniquer sur la durée de la balade (c'est que j'ai un job pour payer les croquettes

), donc j'ai avancé sans faire attention à notre environnement. Rien n'échappe à Jahya, pour autant, car nous avons vu un vieux Golden en libre, qui est passé à dix mètres de la chienne. Il la regardait un peu, mais n'a même pas essayé de venir nous voir. Jahya par contre a bien bien bien fixé, impossible de la déloger, il a fallu attendre que le golden s'éloigne et que, de guerre lasse, je tire vraiment sur la longe pour qu'elle lâche l'affaire. J'étais déçue de ne pas avoir pu faire ce genre de rencontre un soir, à un moment où j'ai du temps et où j'aurais été plus disponible pour Jahya. Là, j'ai dû agir à chaque fois et je m'en veux car je me dis que j'ai biaisé des interactions qui auraient pu avoir un impact plus positif si je ne m'en étais pas mêlée... Mais bon, les impératifs de la vie...
Et ce soir, du coup, juste deux anecdotes. La première : nous avons revu le maître et son chien du champ d'à côté. La situation était très bizarre. Entre les deux champs où nous baladons, il y a un autre champ que nous n'empruntons pas... Enfin, ça c'est quand je vois que le duo est là, car quand ils ne sont pas là, on en profite avec Jahya pour rallonger notre circuit en passant dans le champ intermédiaire et dans "leur" champ. Ce soir, ne les voyant pas, je me suis dit qu'on allait pouvoir passer dans les champs. Mais alors que nous étions dans le champ du milieu, j'ai vu arriver le maître et son chien, d'un pas rapide, le chien toujours en libre. Ils se sont arrêtés pile à l'entrée de leur champ. J'entendais le maître siffler et parler, mais sans comprendre ce qu'il disait, et leur attitude me paraissait vraiment bizarre. De plus, avec Jahya, hors de question d'approcher et d'aller au contact. Jahya les a vus, et nous étions à une quarantaine ou un cinquantaine de mètres je dirais, mais elle n'a pas fixé et a très facilement suivi mon demi-tour. Le duo est resté immobile jusqu'à ce que je quitte le champ intermédiaire, ensuite je ne les ai vus que de loin. J'ai été très fière de Jahya, de la voir passer l'éponge, juste regarder et ne rien faire d'autre, ça me réconforte et je me dis qu'il y a de l'espoir.
Je ne sais pas si la communication de l'autre, ou si le fait de les avoir déjà vus plusieurs fois ont joué dans cette "rencontre", mais je me dis qu'un jour peut-être, on arrivera à ce même genre de résultat... En libre et à proximité. Mais on est d'accord, on gagnera quelques cheveux blancs (pour moi) et poils blancs (pour Jahya) d'ici là
Et la seconde anecdote qui m'a vraiment touchée, même si je ne devrais pas : Jahya s'est approchée de bouches d'évacuation qui donnent dans une cuvette. Le vent devait faire de drôles de bruits car elle a sursauté à deux reprises en serrant les fesses. Elle fuyait, en fait. Elle s'est vite mise à l'abri hors de la cuvette. J'y suis allée à mon tour pour lui montrer qu'il n'y avait rien à craindre. Elle m'a juste regardée, assez fixement. Et quand je suis remontée de la cuvette, elle m'est arrivée dessus en faisant la fête (mais une gentille fête, elle dandinait juste du corps, comme entièrement emportée par le battement de sa queue) et s'est collée à ma jambe pour recevoir de longues caresses. C'est assez rare qu'elle se laisse caresser en balade (elle préfère bouger dans tous les sens), et d'autant plus rare qu'elle ne mette pas fin elle-même aux caresses. Je ne sais pas interpréter sa réaction : l'ai-je rassurée ? Ou est-ce que c'est autre chose que j'ai mal lu ? Toujours est-il que j'ai trouvé ça très touchant, d'autant plus que la fin de la balade a été extraordinaire sans tension sur la longe, et avec un suivi irréprochable.
