Me voilà avec un "nouveau cas" à vous soumettre

Il s'agit de la chienne de proches de la famille, qui donne des migraines à ses humains qui essaient désespérément de la comprendre... J'essaie de leur donner des pistes, mais j'ai peur de passer à côté de certaines choses avec mon oeil novice.
Petit background de la bestiole (je vous présente les faits, c'est une situation compliquée et qui peut porter à jugement donc je compte sur votre bienveillance) : c'est une survivante issue d'une portée non-désirée (son père est aussi le père de sa mère, qui aurait dû être stérilisée mais l'opération avait été repoussée - elle l'a été par la suite). Les humains n'étant pas prêts à gérer une portée (un couple d'amis de mes proches, dont la femme était elle-même à 8 mois de grossesse), ils ont pris la décision de faire euthanasier tous les chiots à la naissance. Sauf que quand ils sont rentrés de chez le vétérinaire, il restait un chiot... Et ils n'ont pas eu le courage de retourner à la clinique, donc ils l'ont gardée.
Elle a donc grandi avec ses parents, en famille, puis mes proches l'ont récupérée à 7 semaines (les humains venant d'accueillir leur propre bébé ne pouvaient pas la garder plus). De leur côté, ils voulaient un chien de toute façon, c'était une adoption réfléchie, et ils ont pris plusieurs semaines après la proposition de leurs amis pour peser le pour et le contre. Bref, voilà comment elle est arrivée chez eux.
Elle est née en juillet 2019, adoptée début septembre. Elle a donc maintenant 10 mois. Niveau hormonal, elle n'a pas encore déclenché ses premières chaleurs, et sera stérilisée après.
Niveau rythme de vie (hors confinement...) : ses humains sont à leur compte tous les deux, ils s'organisent pour qu'elle n'aie pas de trop longues périodes de solitude à la maison. Ils sont assez sportifs, et la sortent plusieurs fois par jour entre 30 et 45 minutes dans le quartier, voire plus quand ils vont en forêt (plusieurs fois par semaine). Elle vit en ville donc les balades quotidiennes sont en longe de 5m, par contre elle est régulièrement en liberté quand ce sont des balades "nature".
Elle voit du monde régulièrement (famille, amis) et n'a pas de souci de sociabilité, mise à part beaucoup d'excitation proposée sur les rencontres ou au changement d'environnement, mais elle vient vite s'informer et tout roule.
Niveau comportement maintenant : jusqu'à 6-7 mois, ses humains la présentaient comme une chienne "dynamique" et "joueuse". Pour le coup, elle était vraiment épuisante, toujours en mouvement, et montrait énormément d'excitation en balade (plus une grosse traction en laisse dès 4-5 mois). Elle a été suivie par une éducatrice "en positif" classique (bonbons, jeux ++, école du chiot... certainement une très bonne maîtrise du conditionnement mais rien pour apprendre à ses humains à gérer son excitation au quotidien). Il se trouve qu'en février, ses humains devaient partir 3 semaines à l'autre bout du monde (c'était prévu avant même la naissance du chien) et Monsieur Chaton et moi nous étions proposés de garder leur petite terreur. Elle a donc passé 3 semaines au "régime Escafre" à la maison, ce qui nous a permis de l'observer mieux et de mettre quelques règles en place (ne pas sauter sur les gens, rester calme dans la maison, ne pas aboyer dans le jardin notamment). Grâce à quelques trucs, comme l'ignorance ++ quand elle saute, l'isolement derrière la barrière bébé pour gérer le calme, et la longe systématique dans le jardin), elle a progressé à vitesse grand V. Oengus nous a aussi beaucoup aidés par sa présence et a été très chouette avec elle, il a sûrement été un bon exemple de calme et l'a probablement aidée à se poser. On a aussi remarqué des destructions d'anxiété, qui ont disparu quand on a laissé les deux chiens ensemble en journée.
En balade, avant son séjour chez nous, elle était TRES vive. Déplacements brusques et rapides, traction permanente, excitation au sommet (chienne hyper-tendue, queue en l'air à la verticale, parfois mini-crête). Pour citer ses humains, elle était "trop heureuse de sortir, quand on la lâche, elle court partout, et elle aime tout le monde : elle veut toujours aller dire bonjour ou jouer avec les autres chiens". Je ne vous cache pas que la première balade, j'ai tenu 10 minutes : j'ai craqué et c'est mon Homme qui s'est occupé de la sortir les premiers jours. Puis j'ai décidé de ressortir le harnais anti-traction qu'on avait utilisé pendant un temps avec Oengus - tout simplement parce qu'en collier, je n'arrivais pas à la contrôler, même en longe (30 kg qui se pendent au bout de la laisse, je n'arrivais pas à gérer physiquement).
Et là, transformation ! Quand elle a compris que "se jeter en avant" n'était plus une solution, on a vu apparaître plein de choses. Déjà, une chienne capable de se mettre en quelques minutes dans les odeurs, et de faire des balades entières nez au sol. Une chienne beaucoup plus calme dès qu'on a retiré la tension sur la laisse. Ensuite, une chienne beaucoup moins sûre d'elle que ce qu'il n'y paraissait sur l'ensemble des croisements (humains et canins). On a donc remis beaucoup de distance pour l'aider à se détendre.
Tout ça m'amène à notre dernière observation, un comportement qui semble s'amplifier et laisse ses humains désemparés : par moments, elle bloque complètement en balade en ville. Elle s'arrête net, fixe quelque chose (d'humainement détectable ou pas) et reste strictement immobile pendant plusieurs minutes. Elle a à ces moments-là les oreilles dressées, le corps droit, la queue immobile et qui tombe à la verticale, voire légèrement rentrée. Elle peut se lécher les babines. Quand son humaine continue d'avancer et pince-relâche la longe, elle ne suit pas mais tourne la tête et baille. Ça lui pose clairement problème de faire un pas de plus dans cette direction. Elle peut finir par s'assoir, voire se coucher, toujours dans une attitude observatrice. Par contre, elle débloque volontiers quand son humaine fait demi-tour ou prend une rue perpendiculaire.
C'est un truc qu'elle a commencé à faire chez nous, je pense qu'avant, quand quelque chose la mettait mal à l'aise, elle montait en excitation pour détourner ou tirait pour fuir/passer plus vite.
Pour ça, j'ai proposé à son humaine de - pour l'instant - respecter ses signaux, et accepter de ne pas aller là où elle ne veut pas et lui proposer une autre direction à travers ses déplacements. Également, de lui dire qu'on a vu qu'il y avait un truc, mais que c'est OK et qu'on gère (dans l'idée qu'avec l'évolution de la relation, la chienne finisse par faire confiance au jugement de l'humaine). Je me demande si je peux lui proposer de demander à sa chienne de laisser après ça, lui communiquer "pas la peine de prêter attention à ce que tu captes, moi je te dis que c'est bon pour passer par là".
Au niveau des rencontres chiens ensuite : elle est bien sociabilisée, mais n'est pas très à l'aise avec le chien d'en face en général. Avant son passage à la maison, et les premiers temps, elle proposait de l'excitation aussi sur les rencontres (tension, oreilles dressées, queue en l'air qui remue assez vite, posture d'appel au jeu, bonds de côté quand l'autre chien se rapproche) puis à un ou deux mètres de distance, elle s'immobilise totalement, et j'ai noté beaucoup de coups d’œil sur le côté et de léchages de truffe. La queue retombe comme un soufflé. Elle semble subir la prise d'odeurs de l'autre chien. Si elle peut s'informer ensuite, pas de souci, mais si ce n'est pas possible, elle a besoin de décharger après. Il semble que depuis quelques temps, elle se couche également avant les rencontres, oreilles dressées et queue immobile dans le prolongement du corps. Je me demande si cette nouvelle attitude n'a pas un lien avec une montée d'hormones.
J'ai pour l'instant conseillé à ses humains d'éviter les rencontres avec les chiens qui leur sembleraient "avoir envie de venir jouer" et de privilégier les chiens calmes et détendus. J'ai supposé qu'elle avait besoin de prendre confiance en elle et en sa communication, au vu de son âge et de son passé (possibilité qu'elle se soit laissée "marcher dessus" par des chiens harcelants - sa mère, encore jeune et très speed, puis à l'école du chiot ; ou à l'inverse que les cours d'éducation classiques avec obligation d'ignorer les autres chiens pendant le travail l'aient un peu abîmée sur ce point). Je suppose que "se coucher et attendre que l'autre chien vienne" n'est pas une rencontre idéale, faut-il conseiller à ses humains d'anticiper et de moduler leurs déplacements pour qu'elle ne choisisse pas cette option ?
Je vous remercie déjà d'avoir pris le temps de touuut lire

Et j'espère que je vous en ai décrit assez pour que vous puissiez nous aider ! Si vous avez des débuts d'explication ou des pistes pour résoudre ces problématiques, ce serait vraiment super.
Une petite photo du phénomène pour la route :
