Une heure de manipulations plus tard, je suis aussi remuée que mon chien qui est une "Ferrari émotionnelle"

Pour remettre les choses dans l'ordre, avec Olivier on avait commencé à mettre le doigt là-dessus cet été, parce qu'en sa présence Oengus est incapable de gérer ses émotions. Ca se manifeste par une attention complètement centrée sur Olivier, des sauts à hauteur du visage, des retours très rapides dans le groupe de chiens pour le rejoindre en balade collective, une excitation débordante, un chien qui tracte comme un fou... J'en oublie sûrement mais pour celles qui ne le connaissent pas, ou pas sous ce jour, ça représente bien le problème. Ce sont des choses qu'il ne propose à personne d'autre.
Sur les conseils de Nadine, on a essayé de travailler ça hors balade co', en septembre. On a posé comme règle de départ "tu laisses Olivier, sinon on retourne en voiture". Ça a été, il faut le dire, un fiasco total : aucun auto-contrôle, il monte en excitation un peu plus à chaque tentative, au point d'en devenir incontrôlable (il me tractait en longe) et dangereux (il a abîmé Olivier sous l'oeil - d'ailleurs si tu me lis je te présente encore mes excuses pour ça, j'en suis désolée).
On l'a donc laissé en voiture pour débriefer. On a notamment identifié que :
- le problème n'est pas lié à la présence d'autres chiens en balade co', il agit de la même façon en groupe et seul - voire même pire quand il est seul, donc peut-être que le groupe l'aide à se détourner.
- il était moins "démonstratif" en liberté, je lui transmets donc quelque chose en longe qui aggrave le problème (il s'est tellement tortillé qu'il a enlevé son collier et s'est "éteint" à ce moment-là).
- ces comportements problématiques ont commencé à la période où j'ai identifié mon mal-être dans mon emploi.
En faisant le tour des explications possibles et imaginables, on a posé l'hypothèse que Oengus prend en charge pas mal de mes émotions et de mon anxiété (liées donc à ma situation pro compliquée) et que, comme il est très attaché à Olivier également, soit il "l'utilise" pour décharger ça, soit il s'accapare la charge émotionnelle d'Olivier également. On a donc soufflé un grand coup et cette fois, sans rien dire, j'ai laissé Oengus descendre de voiture et on a finalement fait une courte promenade tous les 3, entièrement en liberté. Oengus surveillait encore beaucoup Olivier, mais aucun comportement extrême comparable à ce qu'il montrait une demi-heure plus tôt en longe.
Tout ça pour en arriver à aujourd'hui et cette séance de ??? pas uniquement d'ostéopathie en tout cas. De ce côté là, elle a tout de même vérifié et tout lui semble en ordre. Oengus a cumulé pas mal de blocages et de tensions musculaires par contre, donc elle l'a énormément travaillé et a identifié que certains de ces blocages étaient en miroir par rapport à ses humains (c'est très surprenant quand une personne à peine connue te demande comment va LE problème de santé que tu traînes depuis des mois). Ensuite, en débriefant de la séance, elle nous a expliqué qu'Oengus s'imprégnait totalement de mes émotions et de mon anxiété, avant même qu'on lui parle plus en détail du travail fait avec Olivier.
C'est vrai qu'il est de moins en moins zen à la maison, qu'il surveille tout ce que je fais, est toujours très proche de moi physiquement... Je prenais ça pour de l'hyper-attachement mais il semble que ce soit plutôt de l'ordre de la gestion : il sent que je ne suis pas au top donc il me surveille et me soutient émotionnellement en permanence. Et ça lui pèse beaucoup.
Prescription à l'issue de la séance : je dois arrêter de regarder mon chien tout le temps, et mon homme doit le sortir un peu plus souvent pour que je ne sois pas la ressource qui ait le plus de valeur dans la maison

Elle a mis le doigt sur quelque chose de très juste et on va donc s'appliquer pour que notre chien n'ai plus à se soucier de moi à ma place.
Je vous partage également l'analogie qu'elle a utilisé pour nous expliquer ça, que j'ai trouvée vraiment parlante :
Imaginez que vous ayez à faire un voyage de 12H en bus. Vous avez le choix entre le conducteur N°1, qui avant le départ, contrôle son bus et révise son Code de la Route, et le conducteur N°2, qui discute avec les gens déjà présents en buvant un café. Dans quel bus vous montez ?
Ensuite, vous voilà à bord. Malheureusement, tout le monde a eu la même intuition et est monté dans le bus du conducteur N°2, le plus détendu, donc il n'y a plus de place pour vous. Vous devrez donc voyager avec le conducteur N°1 : où vous asseyez-vous, dans le bus ?
Moi aussi, j'ai choisi de rester juste à côté du conducteur pour pouvoir intervenir s'il oublie son Code en route. Ca va être un sale voyage, debout et vigilant pendant 12H... Ça aurait été chouette de monter avec le conducteur N°2 et d'aller dormir au fond du bus !
Morale de l'histoire : soyons des conducteurs N°2 pour que nos chiens soient zen dans notre bus

Tout ça rejoint ce que tu expliquais gbsiéti : il faut que nos chiens comprennent qu'on peut AUSSI gérer certaines situations sans eux...